Le guide découverte de la Cathédrale de Chichester

Parmi les plus belles cathédrales d'Angleterre, il y a celles de Cantorbéry, de Winchester, de Salisbury, de York ou encore de Lincoln. Mais il ne faut pas oublier la cathédrale de Chichester, joyau d'art gothique en Angleterre... Ce n'est pas pour rien que Chichester est jumelée avec Chartres. Deux cités historiques réputées pour leur glorieux sanctuaires.

La cathédrale de Chichester : joyau gothique

La magnifique cathédrale de Chichester se dresse au cœur de la ville de Chichester depuis plus de neuf cents ans.

Le sanctuaire a été décrit par le critique architectural Ian Nairn comme "la plus typique des cathédrales anglaises".

Mais relativisons cette généreuse affirmation. Car la cathédrale de Chichester possède deux caractéristiques architecturales uniques parmi les grandes cathédrales médiévales d'Angleterre :

• un clocher-campanile médiéval isolé du reste de la cathédrale
• la présence de doubles collatéraux flanquant la nef à la manière des cathédrales gothiques de France.

Un peu d'histoire

La construction commença en 1076, après que les conquérants normands aient déplacé l'évêché de Selsey (à 16 km) à Chichester. 

L'évêque Luffa consacra la cathédrale en 1108.

Depuis 1300 environ, elle n'a subi que des modifications minimes, à l'exception du singulier clocher-campanile du 15e siècle et de la flèche élancée. Cette dernière a dû être reconstruite après s'être effondrée de façon spectaculaire en 1861.

Description pour mieux comprendre l'édifice

Le plan de la cathédrale de Chichester est en forme de croix, avec une nef et un chœur avec collatéraux, traversés par un transept. 

DIMENSIONS

La cathédrale possède des caractéristiques typiquement anglaises : 

• l'extrémité orientale de l'édifice est plus longue que la nef
• ses extrémités sont carrées et la chapelle de la Vierge est en saillie
• la présence de tours jumelles sur la façade occidentale (moins élevées que celle de la croisée)
• la tour centrale au-dessus de la croisée du transept, point culminant de la cathédrale (caractéristique que l’on retrouve en Normandie : cathédrales de Rouen et de Bayeux, abbatiale Saint-Ouen et église Saint-Maclou à Rouen).

Chichester possède également un magnifique cloître médiéval sur le côté sud du sanctuaire.

La flèche de la cathédrale de Chichester

La flèche de la cathédrale s'élève au-dessus de son toit de cuivre vert à 84 mètres de hauteur. 

Elle est la quatrième plus haute flèche de cathédrale du Royaume-Uni, après celles de Salisbury (123 m), Norwich et Coventry.

Elle est visible à des kilomètres à la ronde dans la plaine côtière du Sussex de l’ouest.

La flèche constitue un point de repère pour les marins, Chichester étant la seule cathédrale médiévale anglaise visible depuis la mer.

La chute de la flèche

Le 21 février 1861, patatras ! La flèche s’effondra sur elle-même, heureusement sans faire de victimes. 

L'effondrement de la flèche de la cathédrale détruisit la tour centrale et le toit du transept nord. Si la catastrophe n’a fait aucune victime, les habitants de la ville furent profondément choqués. On les comprend quand on se rappelle l'émotion qu'avait suscité le grand incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019.

Les raisons d'une catastrophe

Dans les années 1840, le doyen de la cathédrale avait lancé un programme de restauration qui comprenait la suppression d'un jubé de pierre (connu sous le nom d’Arundel screen). Celui-ci séparait le chœur de la nef.

On rapporta d’abord que sa suppression avait provoqué l'effondrement de la flèche. Toutefois, il est plus probable que les fondations de la flèche aient été sujettes à des affaissements au fil des ans. Elles s'étaient détachées de la tour, laissant cette dernière en équilibre.

De plus, les noyaux de moellons des colonnes soutenant la flèche étaient devenus poreux. Ainsi, c’est une tour affaiblie qui s'effondra en hiver 1861 face à des vents violents.

La reconstruction de la flèche

Un fonds fut créé pour réunir les 48 000 £ nécessaires à la reconstruction. Parmi les généreux contributeurs, on cite volontiers la reine Victoria et le prince Albert. 

On décida de reconstruire la tour et la flèche à l’identique par l’architecte George Gilbert Scott à partir de dessins réalisés par Joseph Butler. La construction fut surélevée d'environ 6 pieds (1,8 m) par Scott et achevée en cinq ans.

Visite de l’intérieur de la cathédrale

Suivez le guide ! Etape par étape, voici ce qu'il ne faut pas manquer de voir à l'intérieur de la cathédrale de Chichester.

1. L'entrée de la cathédrale de Chichester

L'entrée se trouve sur la façade ouest de la cathédrale, entre les deux tours.

Une fois passé par le porche, on découvre la nef dont la perspective est partiellement fermée par le jubé d'Arundel.

Poursuivre la visite par la droite pour atteindre le collatéral sud.

Le baptistère (baptistry)

Sous la tour sud se trouve le baptistère qui abrite les fonts baptismaux de la cathédrale. Levez la tête pour admirer la voûte peinte de la South West Tower (tour du sud-ouest).

3. La chapelle Saint-Georges (St George Chapel)

Il s'agit de la chapelle commémorative du régiment royal du Sussex (Royal Sussex Regiment).

Le mémorial à Richard Durnford

Richard Durnford (1802-1895) fut évêque de Chichester de 1870 à 1895.

En 1867, il devint archidiacre de Manchester et, l'année suivante, chanoine résident de la cathédrale de Manchester. En 1870, il fut élevé à l'épiscopat de Chichester.

Il mourut à Bâle (Suisse) en 1895. Son corps fut ramené à la cathédrale de Chichester pour un service funèbre avant d’être enterré dans le village voisin de Westhampnett.

Le mémorial de style gothique placé entre le collatéral et la chapelle contient les figurines de saint Wilfrid et saint Richard.

4. La chapelle St Clément (St Clement Chapel)

Dans cette chapelle se trouve un important mémorial dédié à la Royal Air Force.

5. Le jubé d'Arundel (Arundel Screen)

Le jubé d'Arundel est placé à la croisée de la cathédrale, divisant ainsi la cathédrale entre :

• le chœur (où se déroulaient les offices) et 
• la nef, utilisée par les laïcs. 

La cloison a été construite au 15e siècle avec des pierres provenant de Caen, en Normandie.

Le jubé doit son nom à l'évêque John Arundel (1459-77), qui aurait souhaité son installation, bien qu'une date antérieure ait également été suggérée.

Jusqu'à la Réforme, la seule ouverture de l'écran était une porte dans l'arc central, les deux arcs de chaque côté étant bloqués et utilisés comme autels aux saints.

Le démantèlement salvateur du jubé d'Arundel

En 1859, on démantela le jubé pour supprimer la division entre le chœur et la nef. 

Malheureusement, cette opération a révélé des fissures dans les piliers de la croisée, ce qui a entraîné la chute de la flèche en 1861. Toutefois, le jubé fut sauvé d'une possible destruction et réinstallé dans le clocher au début du 20e siècle.

Une centaine d'années après l'enlèvement de la cloison, on décida de la replacer dans son emplacement d'origine. Les trois arches furent complètement ouvertes pour créer une vue sur le maître-autel. Le jubé fut inauguré en 1961.

6. Le transept sud (South Transept)

Le transept sud abrite plusieurs curiosités.

Le vitrail victorien

Le transept sud est dominé par un magnifique vitrail datant de l'époque victorienne (1877). Il représente des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Le vitrail raconte l'histoire du Salut, de la désobéissance d'Adam et Eve entraînant leur expulsion du jardin d'Eden (en bas à droite du vitrail) au Christ ressuscité en gloire au centre, avec les symboles des quatre évangiles à ses pieds.

Les peintures de la charte Tudor

Les grands panneaux en chêne peints sur le mur ouest sont d'importance nationale.

Peintes par l'artiste local Lambert Barnard dans les années 1530, ces peintures de la charte Tudor sont considérées comme les plus grandes peintures de ce type encore existantes.

Elles illustrent deux moments historiques de la vie de la cathédrale :

• ses origines au 6e siècle et 
• une représentation contemporaine d'Henri VIII garantissant la protection de son avenir.

7. Les bas-reliefs romans de Chichester

Le long du collatéral sud du chœur se trouvent des sculptures romanes remarquables, connues sous le nom de Chichester Reliefs.

Les plus anciennes œuvres d'art de la cathédrale

Datées de 1125, ces œuvres sculptées sont les plus anciennes pièces d'art de la cathédrale. Les deux panneaux étaient cachés pendant des siècles derrière des planches sur le pilier sud-est de la croisée, au-dessus des stalles du chœur. Redécouverts en 1829, ils ont été placés dans le collatéral sud, à la vue de tous les visiteurs.

Les panneaux en pierre sculptée représentent l'histoire de Jésus ressuscitant son ami Lazare d'entre les morts, telle qu'elle est racontée dans l'évangile de Jean chapitre 11, versets 1-44.

L'expression des visages

Les bas-reliefs sont remarquables pour les visages expressifs des personnages, en particulier celui de Jésus lui-même. Dans cet épisode, de nombreuses personnes ont été amenées à croire en Jésus tandis que d’autres ont perçu son influence accrue comme une menace. C'est ainsi que cet événement a contribué à provoquer sa crucifixion.

On sait que ces bas-reliefs étaient autrefois peints de couleurs vives, avec des pierres semi-précieuses à la place des yeux des personnages.

8. Le choeur (Quire)

Depuis le collatéral, remarquez la grille élaborée du chœur.

Quittons un instant le collatéral pour entrer dans le chœur.

Le chœur de la cathédrale de Chichester est séparé de la nef par le jubé d'Arundel.

Cet espace du sanctuaire est utilisé quotidiennement par le clergé et sert de cadre à l'office quotidien d'Evensong.

Les stalles médiévales

Les stalles du chœur datent des années 1330, du temps de l'évêque Langton. Elles ont largement survécu à la chute de la flèche en 1861.

Elles conservent une grande partie de leur tissu d'origine, bien que la majorité des lambris et du travail supérieur des stalles date d'une restauration du 19e siècle.

Les miséricordes

Les trente-huit miséricordes cachées sous les stalles arrières sont particulièrement remarquables. Un miséricorde est une sorte de petite étagère en bois sculpté sous le siège de la stalle. Lorsque le siège est relevé, la miséricorde permet à la personne de se reposer tout en restant debout.

Le sol en marbre

Posé en 1731, le sol actuel du chœur est en marbre noir et blanc.

Le maître-autel (High Altar)

Situé au fond du chœur, le maître-autel est le cœur spirituel de l'église et représente la "table sainte" où les dons et les prières sont offerts à Dieu.

La tapisserie Piper

La tapisserie placée derrière le maître-autel est un point focal qui attire le regard des visiteurs dès leur entrée dans la cathédrale.

Commandée par le doyen Hussey, la tapisserie a été installée en 1966 et est l'œuvre de l'artiste britannique John Piper.

Elle se compose de sept panneaux, chacun d'un mètre de large et de cinq mètres de haut. Utilisant des couleurs vives et des images saisissantes, le sujet central est la Sainte Trinité, à laquelle la cathédrale est dédiée.

9. Le tombeau de Robert Sherborne

De retour dans le collatéral sud, vous passerez devant le tombeau de Robert Sherborne, évêque de Chichester de 1508 à 1536.

Né vers 1453 à Rolleston-on-Dove (Staffordshire), Robert fut secrétaire, conseiller et ambassadeur du roi Henri VII. Il gravit ainsi rapidement les échelons de la promotion ecclésiastique et amassa une fortune considérable

Bien qu'il ait été à bien des égards un ecclésiastique carriériste typique du début de la période Tudor, Sherborne fut également, en particulier en tant qu'évêque, un généreux bienfaiteur, un mécène et un ami du savoir. Ainsi, Sherborne était un mécène de l'artiste Lambert Barnard, à qui il a commandé plusieurs séries de peintures, dont les fameux panneaux Tudor dans le transept sud et nord.

Ce réformateur convaincu accepta la rupture du roi Henri VIII avec Rome et la suprématie royale sur l'Église d'Angleterre, démissionnant du Saint-Siège en 1536 à l'âge de 82 ans, mais il mourut onze semaines plus tard.

10. La mosaïque romaine

De retour dans le collatéral sud, vous passerez devant un panneau de verre inséré dans le sol qui permet de voir les restes d'un pavement de mosaïque romain. La mosaïque est composée de pierres soigneusement sélectionnées parmi la craie, le calcaire et la brique.

Cette mosaïque est un fragment du sol d'une grande maison romaine du 2e siècle de notre ère. Des fouilles suggèrent qu'elle occupait le centre et l'extrémité orientale de la cathédrale. Cette section et les vestiges de six autres pièces ont été découverts en 1966 lors de travaux sur les fondations de la cathédrale. 

11. La chapelle Sainte Marie-Madeleine (Chapel of St Mary Magdelene)

Dans la chapelle Sainte Marie-Madeleine, admirez l'œuvre Noli Me Tangere (1961) de Graham Sutherland montrant le Christ ressuscité apparaissant à Marie-Madeleine.

12. Le tombeau de saint Richard (St Richard's Shrine)

Saint Richard était l'évêque de la cathédrale entre 1245-53.

Au moyen-âge, certains considéraient son tombeau comme un des trois plus grands sites religieux du pays, après le tombeau de Thomas Becket à Cantorbéry et le sanctuaire de Notre Dame à Walsingham. Cela eut pour conséquence d'attirer une foule de pèlerins à la fois dans la ville et dans la cathédrale.

La destruction du tombeau

Le 20 décembre 1538, le roi Henri VIII ordonna la destruction du tombeau. Les objets furent emportés à la Tour de Londres - contenant en tout quelque 112 images en argent doré, des reliques et des bijoux.

Les ossements du saint furent dispersés afin que "le peuple n'ait pas de lieu pour adorer l'idolâtrie".

Le retour d'un ossement provenant de Normandie 

Cependant, l'un de ses ossements a retrouvé le chemin de la cathédrale de Chichester. C'était en 1992 lorsque l'évêque Eric Kemp s'est vu offrir un os attribué à saint Richard provenant du reliquaire de l'abbaye de La Lucerne en Normandie.

Depuis, l'os est enterré sous une simple dalle sous l'autel.

L'icône de saint Richard

Placée au-dessus du chandelier, l'icône de saint Richard a été acquise par les Amis de la cathédrale de Chichester. Elle est une création de l'artiste Sergei Fyodorov, l'un des plus grands peintres d'icônes vivants. La peinture représente Richard avec sa main levée en signe de bénédiction vers le visiteur.

La tapisserie anglo-allemande de la réconciliation

En toile de fond au tombeau et à l'autel de saint Richard, la tapisserie anglo-allemande illustre certains des miracles associés au saint.

La tapisserie de 1983 est l'œuvre de l'artiste allemande Ursula Bendker-Schirmer et a été réalisée en collaboration avec des étudiants du West Dean college.

13. La chapelle de la Vierge (Lady Chapel)

La chapelle de la Dame est l'endroit le plus tranquille de la cathédrale et est réservée à la prière et à la contemplation tranquille.

Les vitraux de la chapelle, tous réalisés par Clayton et Bell de Londres (1873-1888), représentent des scènes de la vie de Jésus et le rôle important que la Vierge Marie a joué dans sa vie.

En toute discrétion, admirez Christ in Judgement (1998) par le sculpteur Philip Jackson.

14. La chapelle Saint-Jean-Baptiste (Chapel of St John the Baptist)

La chapelle conserve l'huile des malades, l'huile du baptême et l'huile du chrême (qui ont été bénies par l'évêque de Chichester).

15. Le vitrail de Chagall

Conçu par l'artiste français Marc Chagall (1887-1985), le vitrail "David" aux teintes rouge rubis fut installé dans la cathédrale de Chichester en 1978.

En 1969, le doyen Walter Hussey passa une commande à Marc Chagall après avoir vu ses vitraux à Jérusalem et à Tudely, dans le Kent.

Ce vitrail est une représentation du Psaume 150. Chagall était issu d'une famille de juifs hassidiques, qui interprétaient le divin en termes de danse et de chant.

Après les premières rencontres entre le doyen Hussey et le peintre français d'origine russe, il fallut neuf ans pour que l'œuvre soit enfin dévoilée, un an après la retraite du doyen Hussey.

16. Boutique de souvenirs et trésor de la cathédrale

La boutique est ouverte du lundi au samedi de 11h00 à 15h00.

Le Trésor

La salle du Trésor abrite des trésors provenant de la cathédrale et d'autres églises du diocèse du Sussex.

La girouette de la cathédrale

La girouette exposée dans la salle du trésor se tenait autrefois sur la flèche de la cathédrale. Elle fut démontée en 1978 et remplacée par une autre plus moderne.

La girouette en forme de coq date de 1638, soit quatre ans avant le siège de Chichester. Elle tomba avec la flèche en 1861 et fut restaurée lors de la reconstruction de la tour et la flèche en 1866.

Les indentations sur la queue sont clairement causées par des balles, dont l'origine fait l'objet de nombreuses spéculations. Elles sont probablement dues à des balles de mitrailleuses tirées par un avion allemand pendant la bataille d'Angleterre.

De plus, de nombreuses inscriptions datant de 1638 à 1866 sont gravées sur la girouette. Elles détaillent les noms des artisans et les membres du clergé de la cathédrale qui ont été impliqués dans sa création et son installation en 1638 jusqu'à sa restauration en 1866.

La bibliothèque

La bibliothèque de la cathédrale se trouve au-dessus de la salle du trésor et est ouverte à certaines dates.

17. Le transept nord (North Transept)

Cet espace faisait à l'origine partie d'une église antérieure à la cathédrale, dédiée à saint Pierre.

Les peintures Renaissance des évêques de Chichester 

Le transept nord abrite  un deuxième ensemble de peintures Tudor réalisées par l'artiste Lambert Barnard, qui a également créé les grandes peintures Tudor du transept sud. 

Les peintures sont des "représentations" des évêques de Chichester. Regardez-les attentivement : elles ont toutes des traits similaires ! Ce sont en fait ceux de l'évêque Robert Sherborne qui a commandé la peinture dans les années 1530.

Lambert Barnard étant le peintre de la cour de Sherborne, il s'agissait donc probablement d'un acte de flatterie !

18. Le gisant de Joan de Vere

Joan de Vere était la fille de Robert, comte d'Oxford et chambellan de la reine Aliénor de Provence.

A l’origine, elle fut enterrée devant le maître-autel du prieuré de Lewes. La tombe de son mari, William de Warenne (1256-1286) était à ses côtés.

Sa sépulture, qui fut déplacée à Chichester après la dissolution du prieuré de Lewes, date du 13e siècle. Elle constituerait le plus ancien exemple en Angleterre de “gisant avec pleurants” miniatures sur les côtés du coffre. Les figures abîmées qui tiennent son oreiller représentent des anges agenouillés.

Pour le sculpteur britannique John Flaxman (1755-1826) le gisant de Joan de Vere constituait la plus belle effigie médiévale d'Angleterre.

19. La statue de la 1ere victime d'un accident ferroviaire

La statue de style 19e siècle est celle de William Huskisson. Cette personnalité politique locale vivait à Eartham.

Une enfance à Paris à l'aube de la Révolution

Né en 1770, Huskisson fut envoyé à Paris en 1783 pour vivre avec son grand-oncle maternel, le Dr Richard Gem, qui était médecin de l'ambassade britannique.

Il resta à Paris jusqu'en 1792, et son expérience en tant que témoin oculaire du prélude et du début de la Révolution française lui donna un intérêt à vie pour la politique. Par ailleurs, Huskisson se fit connaître du public alors qu'il était encore à Paris.

Un homme politique anglais

En 1795, il fut nommé sous-secrétaire à la guerre, alors qu'il n'avait que 25 ans. Il fut ensuite leader de la Chambre des Communes sous le Duc de Wellington en 1827-1828.

L'inauguration du chemin de fer de Liverpool et Manchester

En 1830, en tant que député de Liverpool, il assista à la grande inauguration du chemin de fer de Liverpool et Manchester. 

Lors d'un arrêt à la gare de Parkside, M. Huskisson descendit et se dirigea le long du train vers le salon ouvert spécial du duc de Wellington.

Cependant, en ouvrant la porte, il fut renversé par un autre train spécial, tiré par la célèbre locomotive "Rocket" de Robert Stephenson.

Il mourut quelques heures plus tard, obtenant ainsi la distinction quelque peu malheureuse d'être la première victime d'un accident ferroviaire  en Grande-Bretagne.

20. La tombe d'Arundel (Arundel Tomb)

Dans le collatéral nord, ne manquez pas la tombe du 14e siècle de Richard Fitzalan, comte d'Arundel. Elle provient du prieuré de Lewes après sa dissolution en 1537. 

La tombe est un coffre funéraire sur lequel reposent les figures gisantes de Richard Fitzalan, comte d'Arundel, et de son épouse, Eleanor de Lancaster.

L'effigie en pierre du comte, tendrement couché main dans la main avec sa comtesse, a inspiré à Philip Larkin le poème An Arundel Tomb, qui conclut de façon célèbre : "Ce qui survivra de nous, c'est l'amour".

21. La chapelle des marins (Sailors Chapel)

Egalement connue sous le nom de chapelle Saint-Michel (St Michael Chapel), cette chapelle commémore les habitants du Sussex qui ont perdu la vie en mer pendant la Seconde Guerre mondiale.

Premiere et seconde inaugurations

La chapelle a été inaugurée par la reine Elizabeth II et le duc d'Édimbourg en juillet 1956. Elle a été considérablement rénovée et ré-inaugurée en 2017 grâce à un généreux legs et au financement des Amis de la cathédrale de Chichester. 

Le livre du souvenir

Une vitrine contre le mur ouest abrite un livre contenant les noms de 1300 personnes qui ont péri pendant la guerre. Les pages sont tournées à intervalles irréguliers.

Le navire suspendu

Remarquez dans le coin nord-ouest de la chapelle le navire suspendu. Il s'agit du White Ensign de l'amiral Sir Charles Little. Cette enseigne sous la forme de maquette flottait sur le mât du HMS Fearless.

Ce navire britannique accepta la reddition de la flotte allemande de 74 navires en novembre 1918 avant de l'escorter jusqu'à Scapa Flow au nord de l'Ecosse. L'année suivante, le commandant allemand ordonna le sabordage des 74 navires allemands, afin d'éviter que ces navires ne soient livrés aux marines des puissances victorieuses.

Le souvenir du naufrage du HMS Broadwater

Une plaque sur le mur est rappelle le naufrage du HMS Broadwater au large de Terre-Neuve en 1941, avec la perte de 45 hommes. Le HMS Broadwater était auparavant  un destroyer américain construit en 1919 avant d'être remis à la Royal Navy en 1940.

Le vitrail de la marche sur l'eau

Un vitrail sur le mur nord représente Jésus sauvant Pierre de la mer après qu'il ait essayé de marcher sur l'eau.

Le plafond de la tour nord-ouest

Levez la tête pour admirer la voûte peinte de la North West Tower (tour du nord-ouest). La décoration à la feuille d'or date de l'an 2000.

Visite de l’extérieur de la cathédrale

Prenons le temps de découvrir la cathédrale de l'extérieur en faisant le tour de l'édifice.

La statue de saint Richard

Entre l'entrée de la cathédrale et le clocher-campanile se dresse la sculpture en bronze plus grande que nature de saint Richard. Installée en 2000, elle est l'œuvre du sculpteur Philip Jackson.

Dans sa main gauche, saint Richard tient à la fois un fouet à cordes, symbole d'autodiscipline, et le bord de sa cape. Son bras droit tendu fait le signe d'une sainte bénédiction.

Le clocher (Bell Tower)

Isolé du reste de la cathédrale, le clocher date de 1400 environ.

Chichester est la seule cathédrale anglaise dont le clocher médiéval détaché a survécu. Le campanile est aujourd'hui en mauvais état et a été ajouté au registre du patrimoine en péril en 2016.

Le vieux cimetière

A l’extérieur de la chapelle de la Vierge (Lady Chapel) se trouvent de vieilles pierres tombales. Certaines sont des “tombes de pirates”. Ce sont celles des contrebandiers qui œuvraient aux 18 et 19e siècles. En effet, Chichester était un haut lieu de la contrebande. Bosham, Dell Quay et les autres ports du Chichester Harbour importaient des produits de la contrebande dans le Sussex. 

Le cloître

Le magnifique cloître de la cathédrale de Chichester jouxte le transept sud.

Construit au 15e siècle, le cloître est un lieu de passage très fréquenté depuis plus de 600 ans. Au centre se trouve un espace vert, surnommé "le Paradis".

Le cloître fut conçu pour fournir un passage couvert au clergé, au personnel laïc et aux fidèles. Aujourd'hui, le cloître de style gothique prolonge la visite des curieux que nous sommes, en donnant accès au café et à la boutique de la cathédrale, à Cathedral Close et aux jardins du palais de l'évêque. 

Levez la tête pour apprécier les voûtes en bois.

Les gargouilles et autres éléments de décor

Tout autour de la cathédrale, on peut observer de curieuses gargouilles (le mieux est d'utiliser une paire de jumelles !)

Vous en verrez un certain nombre depuis le passage entre le cloître et la tour sud-ouest. 

Ici et là, on découvre quelques surprises :

une série de têtes placées aux extrémités des doubles rouleaux d'archivoltes

des voussures s’appuyant sur une série de têtes.

Deux cadrans solaires :

Le système de gouttière de la cathédrale est lui aussi mis à contribution dans la décoration !

Enfin, il y a cette porte romane donnant sur le côté sud de la nef :

Pour en savoir plus

Horaires d'ouverture de la cathédrale

La cathédrale de Chichester est ouverte aux visiteurs :

• du lundi au samedi : de 10h à 16h
• le dimanche : de 12h à 14h

L'entrée est gratuite (les dons sont les bienvenus car, d'après le site de la cathédrale, son entretien de la cathédrale coûterait 3 000 £ par jour).

Accessibilité de la cathédrale

Des rampes sont disponibles autour de la cathédrale et de l'enceinte pour faciliter l'accès de plain-pied.

Les chiens d'aveugle, de thérapie et d'assistance sont les bienvenus dans la cathédrale.

Sites internet utiles

Voici quelques sites pour compléter votre visite de la ville-cathédrale de Chichester :

• Le guide visite de Chichester : 12 sites et monuments à découvrir à lire sur le blog
• La fantastique histoire de Chichester à lire sur le blog
• Le site Wikipedia anglais sur Chichester
• Le site de l'Office de Tourisme de la région de Chichester
• Le site officiel de la cathédrale de Chichester
• Où dormir à Chichester ? Cliquez ici pour obtenir une liste d'hébergement qui vous aidera à organiser votre visite.

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Avant de se quitter, voici une épingle pour Pinterest afin de ne pas oublier la cathédrale de Chichester !